Les succulentes ou plantes grasses - Les Contes Succulents

Il était une fois des plantes capables de s'acclimater et de résister à des conditions qu'aucune autre ne pouvait supporter.

À cause de leur morphologie potelée et charnue, on les surnomma malencontreusement "plantes grasses". Pourtant, ce n'est pas à de la graisse qu'elles doivent cette silhouette originale mais à l'eau qu'elles stockent dans leurs feuilles, dans leurs tiges ou dans leurs racines. De ce fait, le terme de "succulentes", qui signifie "riche en sève", est en réalité plus approprié pour les désigner.

Cette faculté d'accumuler des réserves en eau, ajoutée à d'autres caractéristiques physiologiques qui leur permettent d'en réduire l'évaporation, leur procure une force unique. Grâce à ce "pouvoir", elles ont pu croître dans les milieux les plus hostiles et se satisfaire des pires conditions climatiques. Elles se sont ainsi adaptées aux régions les plus arides et les plus venteuses du globe, poussant dans du sable et même sur des rochers.

Les premières Aloes, Haworthias et Euphorbes furent introduites en Europe au 15e siècle par de célèbres explorateurs comme Vasco de Gama et Bartolomeu Dias qui les découvrirent en Afrique et en Inde lors d'expéditions destinées à trouver une nouvelle route maritime du commerce vers l'Inde.

Christophe Colomb, lui, aurait rapporté le premier cactus des Amériques et présenté cette étrange plante sans feuilles à la reine Isabelle d'Espagne.

Au 18e siècle, La Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales collecta et répertoria un grand nombre d'espèces de succulentes pour le compte du gouvernement hollandais.

On sait ainsi que Cactacées, Agaves, Dudleyas, Echeverias et certaines espèces de Sedum sont originaires d'Amérique. Aux Etats-Unis, certaines régions sont mêmes entièrement couvertes d'énormes plantes grasses telles que les Joshua Tree (Yucca brevifolia). On sait également que de nombreuses succulentes se sont développées en Afrique, dont les célèbres Aloes, ainsi qu'à Madagascar où l'on découvrit les Pachypodiums et les Euphorbes. L'Australie est mère des Hoyas et des arbres-bouteilles, les Brachychitons. L'Aeonium, quant à elle, vient des Iles Canaries.

Peu d'espèces sont originaires d'Europe. On trouve toutefois les Sempervivums et certains Sedums en Europe du Nord. Ces plantes n'ont pas eu à souffrir de chaleurs exceptionnelles mais elles ont, par contre, dû s'acclimater au vents forts qui balaient ces régions. Dans nos pays, les plantes grasses sont de petite dimension excepté certaines variétés qui s'épanouissent sur le littoral méditerranéen.

Bien qu'un grand nombre d'espèces soient déjà répertoriées, on en découvre encore, actuellement, de nouvelles.

De nos jours, tandis que murs et toits se végétalisent, les plantes grasses sont dans l'air du temps. Plébiscitées pour leur facilité d'entretien (pleines de réserves, elles sont capables de vivre des semaines voire des mois sans eau, ni terre, ni engrais, tout en restant belles) ainsi que pour leur morphologie particulière (leur variété de formes, de couleurs et de matières en font des plantes idéales pour des créations végétales), elles sont devenues très tendance en décoration. Qu'elles soient groupées dans une composition, seules dans un joli pot, en bocaux, en terrariums, dans des boîtes en métal recyclées, sous forme de bijoux et même en bouquets, on les décline à l'infini.

S'il est une règle à retenir à propos des succulentes, c'est bien celle de l'arrosage !
Il faut toujours attendre que le sol soit bien sec avant d'arroser et privilégier un bon arrosage à plusieurs petits arrosages.

Pour un meilleur épanouissement de la plante, il est préférable de respecter sa période de repos physiologique. Ainsi, l'arrosage sera différent selon les périodes de l'année et l'emplacement de la plante. L'absence totale d'arrosage en hiver permet, de ce fait, à certaines succulentes de se préparer pour la floraison printanière.

Les succulentes peuvent supporter de rester des semaines voire des mois sans eau grâce aux fameuses réserves qu'elles emmagasinent dans leur appareil végétatif. C'est pourquoi il faut attendre que la terre soit bien sèche et que leurs réserves diminuent avant d'arroser à nouveau. Cependant, plus elles vont puiser dans ces réserves, plus leur qualités ornementales vont s'amoindrir. Selon les espèces, les feuilles vont jaunir, rougir, se dessécher, se friper ou ramollir. Leur port va s'affaisser, les rosettes se refermer. La plante ne meurt pas mais entre en dormance jusqu'à ce qu'elle fasse de nouveau le plein d'eau. Des succulentes bien charnues et bien fermes sont donc des succulentes qui ne manquent pas d'eau.

Étant donné que la terre est très sèche quand vient le moment d'arroser, le substrat n'est pas immédiatement en mesure d'absorber l'eau comme il le faudrait. Si la plante est dans un pot percé et qu'on l'arrose par le dessus, l'eau va s'infiltrer dans la terre sèche puis sortir par le fond. Un bon bassinage est alors préconisé. En laissant tremper le pot dans un fond d'eau pendant quelques heures, le substrat va absorber le liquide par effet de capillarité. Cette technique permet d'apporter au terreau la quantité exacte d'eau qu'il est capable d'absorber.
Après le bassinage, il est préférable d'attendre quelques minutes, afin que le surplus d'eau s'évacue, avant de remettre la plante dans son cache-pot. Si la succulente est plantée dans un contenant non percé, il convient de s'assurer qu'une couche drainante couvre le fond du pot et d'arroser modérément car la règle d'or demeure :
mieux vaut pas assez d'eau que trop !

En extérieur (pleine terre)	Arroser seulement lors de la mise en terre. Ensuite, la pluie suffit et ne pose pas de problème car l'air extérieur est bien ventilé. Cependant, il faut que le terreau soit bien drainé et que le pot soit percé dans le fond afin que les excès d'eau éventuels s'évacuent.
En extérieur (en pot)	- Dans une région pluvieuse : ne pas arroser. - Dans une région où la pluie se fait rare : arroser comme en intérieur.
En intérieur	- Hiver ( 1 arrosage par mois. - Printemps /Automne (1 à 2 arrosages tous les 15 jours. - Été ( 1 arrosage par semaine, lorsque le sol est bien sec.

En extérieur

Plein soleil pour la plupart des succulentes excepté certaines espèces qui préfèrent une situation mi-ombragée telles que, entre autres, l'Aloe variegata, les Haworthia, le Kalanchoe blossfeldiana et les espèces épiphytes.
Cependant, dans les régions fortement ensoleillées, les succulentes exposées en plein soleil tout l'été auront tendance à avoir un aspect un peu moins beau, un port plus prostré.

En intérieur

Placer les succulentes devant une fenêtre excepté certaines espèces qui ne sont pas aussi exigeantes et supportent très bien une situation plus ombragée (Aloe, Gasteria, Haworthia, Sansevieria…).
Pour une croissance harmonieuse de la plante, n'hésitez pas à tourner régulièrement son pot afin que toutes ses parties soient exposées à la lumière.
Il est également recommandé de la sortir pendant la période estivale pour qu'elle s'épanouisse pleinement.

Les succulentes qui ont séjourné en intérieur (maison ou jardinerie) un certain temps deviennent plus sensibles aux rayons du soleil. Leur épiderme s'affine et se fragilise. Les installer directement en plein soleil toute la journée risquerait de brûler leurs feuilles de manière irréversible.
Il est donc nécessaire d'acclimater progressivement la plante aux rayons du soleil en l'exposant à la mi-ombre pendant 2 à 3 semaines avant de l'installer en plein soleil.

L'humidité est la pire ennemie des succulentes. Elles ont donc besoin d'un sol léger et bien drainé.
Ne plantez pas vos succulentes dans des sols trop compacts qui se gorgeraient d'eau et feraient pourrir leurs racines.

Les succulentes n'ont cependant pas toutes les mêmes besoins. Pour certaines plantes aux racines fragiles, on privilégiera un sol plus léger et donc moins nutritif.
On compensera alors ce manque de matières organiques par des apports réguliers d'engrais.
Les plantes aux racines solides, notamment les gros sujets, supportent quant à elles des sols plus lourds et beaucoup plus riches en matières nutritives.
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LES PRINCIPAUX COMPOSANTS DES SUBSTRATS POUR SUCCULENTES

LA TERRE | Matière première du substrat mais attention à ne pas utiliser de la terre trop argileuse ou nourrie de pesticides. Si vous n'avez pas de jardin, vous pouvez vous procurer de la terre chez les vendeurs de matériaux de construction.

LE TERREAU | constitué de terre végétale et de matières végétales décomposées, il apporte les matières organiques et nutritives au substrat.

LE SABLE | Permet de drainer le sol. Attention cependant à ne pas utiliser un sable trop fin qui aurait l'effet inverse et tasserait le mélange. Il ne faut pas non plus utiliser le sable de bord de mer : le sel brûlerait les racines des succulentes. Du sable grossier, type sable de rivière, convient parfaitement. On le trouve en vrac chez les vendeurs de matériaux de construction. On en trouve également dans les animaleries mais son prix y est très élevé.

LA POUZZOLANE | Roche volcanique qui permet de drainer et d'aérer le substrat. On la trouve en jardinerie, dans les magasins de bricolage et chez les vendeurs de matériaux de construction. Si son calibre est trop élevé, il faudra la concasser avant de l'incorporer au mélange.

LA PERLITE | Roche volcanique que l'on chauffe afin d'obtenir de petits granulés. Elle permet d'aérer le substrat. Elle est disponible en jardinerie et dans les magasins de bricolage.

Substrat facile	Terreau pour cactées. On le trouve en jardinerie ou en grande surface. Ce mélange tout fait est idéal pour tous ceux qui cultivent peu de plantes grasses ou qui ont peu de temps à leur consacrer. Il est possible d'ajouter un peu de sable grossier à ce terreau pour l'améliorer. Très simple d'utilisation, il devient cependant onéreux pour ceux qui ont beaucoup de succulentes. De plus, il contient souvent très peu de matières minérales, lesquelles sont compensées par des engrais. Les plantes y poussent rapidement mais manquent de robustesse. De ce fait, il n'est pas toujours adapté aux espèces qui ont des besoins plus spécifiques.
Substrat rapide	2/3 terreau universel + 1/3 de sable ou de pouzzolane. Ce mélange convient à la plupart des succulentes. Il est rapide et beaucoup moins onéreux que le terreau pour cactées des jardineries. Selon les origines de la plante et ses besoins, vous pouvez varier les quantités de sable et de terreau.
Substrat des 3 tiers	1/3 terreau universel, 1/3 de sable ou de pouzzolane, 1/3 de terre de jardin. Ce substrat fait maison est le plus recommandé pour la culture des succulentes si vous avez accès à une terre de jardin de bonne qualité. Tout comme le substrat rapide, les proportions peuvent être modifiées et adaptées en fonction des besoins des espèces cultivées.
Substrat des experts	Mélange sur-mesure. Ce substrat aux composants très nombreux (terre végétale, terreau, tourbe, pouzzolane, perlite, vermiculite, sable, etc.) est utilisé par les collectionneurs et/ou les perfectionnistes. Sa composition varie en fonction des besoins de la plante et de ses conditions de culture.

De manière générale, il est conseillé de rempoter les succulentes tous les 2 à 4 ans.

Un substrat trop vieux ne fournit plus les nutriments nécessaires au bon développement de la plante. De plus, les racines se tassent et s'asphyxient par manque de place.
Les signes qui ne trompent pas : les racines débordent, les branchent tombent toutes seules, les feuilles jaunissent ou rougissent (selon les variétés).

Quand ?

Il est préférable de rempoter les plantes grasses à la fin de leur période de repos, en mars ou en avril. Cependant, elles peuvent être rempotées toute l'année à condition que leurs racines soient bien sèches.

Où ?

En pleine terre, les succulentes se plairont dans des endroits pentus ou rocailleux. En pot, elles s'adaptent à tous les contenants (en métal, en plastique, en terre...). Le choix de ce dernier dépendra donc de la taille de la plante et de ce qu'on attend d'elle :
- un petit contenant favorisera un petit développement de la plante.
- un contenant légèrement plus grand que le précédent permettra à la plante de poursuive sa croissance sans perdre de sa structure.
- un pot de même taille voire plus petit arrêtera la croissance de la plante et améliorera sa structure. Cette technique s'applique surtout sur les plantes grasses arborescentes (certains Crassula ou Aeonium...).

Un contenant percé dans le fond permettra à l'eau de ne pas stagner et d'éviter ainsi tout risque de pourrissement des racines. Si l'eau ne peut être évacuée par le fond du contenant, il convient de ne pas trop arroser la plante pour ne pas la noyer. Un manque d'eau est toujours préférable à un excès.

Comment ?

- Déposer une couche drainante dans le fond du pot (gravier, billes d'argiles, tessons de terre cuite).
- Dépoter la plante, secouer la vieille terre et tailler les racines trop vieilles ou abîmées. Pour bien faire, il est conseillé de laisser sécher les racines après les avoir taillées.
- Rempoter dans un substrat adapté.
- Attendre quelques jours avant de procéder au premier arrosage. Si le rempotage a lieu en hiver, il est même possible d'attendre que les températures remontent avant d'arroser.

Si la question de l'engrais ne se pose pas pour les succulentes cultivées en pleine terre, celles-ci n'en ayant pas besoin, elle divise les opinions concernant les succulentes cultivées en pot.

En fait, tout dépend du mode de culture et de ce qu'on attend de la plante. Comme pour toute autre plante, le substrat des succulentes perd ses éléments organiques au fur et à mesure des arrosages qui délavent le terreau. Cela est d'autant plus valable pour les succulentes que leur substrat est normalement très drainant.
Toutefois, étant donné que la plupart de ces plantes poussent à l'état naturel dans des sols assez pauvres, elles peuvent très bien se contenter d'un substrat peu nutritif.
De plus, si vous rempotez votre plante tous les 2 ans avec un mélange constitué, entre autres, de terreau universel, elle devrait avoir l'apport nécessaire en matières organiques pour croître paisiblement.

L'apport d'engrais n'est donc pas foncièrement utile excepté pour les plantes grasses cultivées dans des substrats sans terreau ou si vous souhaitez accélérer la croissance de vos succulentes.

L'engrais est constitué de trois éléments principaux : l'azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K).
Cette composition est définie par le sigle NPK. Les propriétés de l'engrais sont ainsi déterminées par la quantité de chacun de ces éléments qui le constituent :
- l'azote agit sur la partie aérienne des plantes (tiges, branches et feuillage).
- le phosphore est important pour le développement des racines et favorise la résistance aux maladies.
- le potassium favorise la formation des fleurs et des fruits.
En plus de ces trois composants essentiels, l'engrais contient des oligo-éléments (zinc, cuivre, magnésium...) qui sont présents en moindre quantité mais dont le rôle est tout aussi important.

Aizoaceae	Argyroderma, Carpobrotus, Cephalophyllum, Cheiridopsis, Conophytum, Delosperma, Dinteranthus, Dracophilus, Drosanthemum, Faucaria, Fenestraria, Frithia, Gibbaeum, Glottiphyllum, Lampranthus, Lapidaria, Lithops, Mesembryanthemum, Nananthus, Oscularia, Pleiospilos, Rhinephyllum, Ruschia, Titanopsis, Trichodiadema
Apocynaceae	Adenium, Caralluma, Ceropegia, Hoodia, Pachypodium, Plumeria, Pseudolithos, Stapelia
Asparagaceae	Agave , Dasylirion, Nolina, Sansevieria, Yucca
Aspholedaceae	Aloe, Bulbine, Gasteria, Haworthia
Asteraceae	Othonna, Senecio
Begoniaceae	Begonia
Cactaceae	Cephalocereus, Cereus, Echinocactus, Echinocereus, Epiphyllum, Mammillaria, Opuntia, Rhipsalis, Schlumbergera
Crassulaceae	Adromischus, Aeonium, Afrovivella, Aichryson, Cotyledon, Crassula, Cremnophila, Dudleya, Echeveria, Graptopetalum, Hypagophytum, Kalanchoe, Lenophyllum, Meterostachys, Monanthes, Orostachys, Pachyphytum, Pistorinia, Pseudosedum, Rosularia, Sedum, Sempervivum, Sinocrassula, Thompsonella, Umbilicus, Villadia
Cucurbitaceae	Neoalsomitra, Xerosicyos
Didiereaceae	Alluaudia, Didierea
Euphorbiaceae	Euphorbia, Jatropha
Geraniaceae	Monsonia, Pelargonium
Passifloraceae	Adenia
Piperaceae	Peperomia

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